mardi 16 novembre 2010

15 novembre : La rumeur

       La rumeur
                                        

La rumeur…    Une jalouse vengeresse…
La réalité… Le triomphe de l’amour…
Une seule personne aurait pu…Mais tu n’as jamais pardonné…

Enfants, nous étions beaux et inattaquables.
Pour le meilleur, sans savoir où était le pire.
 Enfants, étions nous si innocents ?

Croire…Prier…Le paradis…Le purgatoire…

« Trahison, trahison »…
Je criai révolté…à qui voulait m’entendre.
 La tentation est puissante comme la foudre…

Quand elle vous tombe sur la tête, vous êtes foudroyé.
Foudroyé… Foudroyé…Foudroyé…
Moi fou d’elle… Elle fou de moi… Toi fou d’elle…Elle fou de toi…

Bien avant le grand Amour, nous aimions déjà…
Comme sèment les enfants avec des cailloux…
A tâtons …à tâtons…
Joli petit Poucet…

Enfants, nous étions beaux et inattaquables.
Pour le meilleur sans savoir où était le pire.
Enfants, étions nous si innocents ?

A t’on le droit d’ignorer, d’effacer…nos serments… nos trésors
Du jardin de notre enfance…
Il fleurit le printemps venu…Vénus drapée de lys blancs au pied de ton lit…
Vénus aux  parfums éphémères… des jardins suspendus de Syracuse.

Elle est apparue dans nos cœurs…l’amour à ses rancœurs…
Nous étions deux, nous étions Di-eu…nous étions trois…

Tous nos secrets ; ceux que l’on garde, ceux que l’on partage, ceux que l’on cache…
Ceux que l’on ignore…toi…moi…elle…

La rumeur partira… l’éclair s’en est allé… le ciel a lâché son cri…
Lune croissante …L’une sans l’autre…
Brille, brille…
Tel un soleil dans mes nuits de grands froids…

Je chante… je danse…je te pardonne…
Mon frère, mon ami, mon assassin…

Enfants nous étions, beaux et inattaquables…
Pour le meilleur…sans savoir où était le pire…
Enfants, étions nous si innocents?…


                                                Paul Dahan  Novembre2010
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Derrière la rumeur

La rumeur disait que Bernard, sous son apparente gentillesse, était en réalité un affreux égoïste, incapable de tenir ses engagements, un dangereux séducteur. Bien souvent ses amis lui disait qu’il est bien beau de vouloir ne rejeter personne mais que c’est aussi ne pas savoir choisir, et s’engager dans la voie des difficultés sans fin ou qui finissent mal. 
Alors, Bernard essayait tant bien que mal d’être sincère et vrai. Mais, dès qu’il se retrouvait seul, il se plongeait dans sa messagerie sur Internet et entretenait des relations virtuelles qui lui donnaient l’impression d’être en bon contact avec tout un environnement affectueux ou amical. Il se donnait la possibilité de se créer un personnage adapté à ses différents correspondants. La frénésie amoureuse de Bernard, et chacun le savait, car tout se sait, surtout sur internet où il ne cache rien, était donc déplacée mais pas éteinte... et la rumeur s'en donnait à cœur joie !
La seule personne qui aurait pu faire taire la rumeur était André Charles. Ies deux hommes se connaissaient depuis toujours. André Charles disait que leurs mères respectives tricotaient ensemble leur layette en papotant. Ils avaient fréquenté la même maternelle et la même école Pasteur mais en rentrant dans le secondaire leurs voies s'étaient séparées et c’est là le drame. Bernard fréquentait Albert de Mun et André Charles était pensionnaire à Avon chez les frères des écoles chrétiennes.
Ce dernier n’était pas malheureux dans son internat, il faisait partie d’une équipe de volley qui se déplaçait pour disputer des matches dans toute la région et il avait tissé des liens forts avec ses camarades.

Bernard, lui, n’avait pas vraiment de copains, mais il revenait tous les jours pour déjeuner à la maison en vélo par le Bois de Vincennes et de même le soir après l’école ; ce qui ne lui faisait pas loin de vingt kilomètres par jour.  Et c’est ce qu’André Charles, qui lui ne pouvait rentrer chez lui qu’une fois par mois ou pour les vacances, ne lui pardonnait pas.

On aurait pu croire que cette trahison bien involontaire de Bernard n’était rien par rapport à tout ce qui liait les deux jeunes hommes. Même cette relation qu’André Charles avait commencée avec Sophie n’entamait apparemment pas leur bonne entente.
Que de longs moments ils passaient à se raconter leurs histoires de jeunes adolescents qui découvrent le monde adulte ! Mais dés qu'ils se séparaient, chacun ruminait dans son coin.  André Charles jalousait la vie d'externe de Bernard. Et Bernard bavait d’envie en écoutant les aventures amoureuses d’André Charles et ses exploits au volley, ses acrobaties pour aller chercher des balles  en dehors du terrain et les resservir pour les smashes des plus grands ; il s’était acquis une réputation d’excellent passeur malgré son petit doigt, crochu de naissance.
Ils se sont retrouvés au lycée que Bernard a rejoint pour ensemble tripler une première. André Charles avait quitté l’internat  pour arriver faire la troisième dans cet établissement, il y avait rencontré Sophie et en a fait plus tard sa compagne qu’il n’a jamais quittée.
Les deux larrons étaient inséparables, ils partageaient leurs loisirs et leurs problèmes de maths, leurs meilleurs souvenirs étaient encore ces parties interminables qu’ils faisaient au tennis dès qu’ils pouvaient s’échapper. Que voulez vous ils avaient bien d’autres soucis en tête plutôt que de travailler à préparer leurs examens !

Aujourd’hui, alors que Bernard tente de se dépêtrer dans ses histoires amoureuses il repense à l’époque où il soutenait André Charles qui cherchait à se marier avec Sophie. Ils n’avaient pas fini leurs études, pas de situation et lui devait partir au Service militaire car le sursis dont il avait longtemps demandé la prolongation devait expirer. Bernard les accompagnaient, discutaient avec eux et leurs parents et ils ont réalisé leur mariage. Il a même été choisi pour être le parrain de leur premier enfant.

En fait si la rumeur tente de faire croire que Bernard est incapable de tenir ses engagements, lui-même n’y prête pas attention. Il sait d’où lui vient cette tristesse cachée au fond de lui-même et qui l’empêche de créer des relations durables et vraies. Il a devant lui, chaque jour, et cela le démolit un peu plus, l'exemple de André Charles ... Tel que Bernard le voit, André Charles est  toujours sûr de son bon droit, il se permet de jeter un œil critique sur les gauchistes révolutionnaires. Il a cette tranquille assurance, et cette constance que donnent une enfance facile et une maturité acquise dans un cocon familial apportant la  sécurité. Car André Charles a eu un père et une mère présents et aimants.

Lui, Bernard n’a jamais connu son père qui est mort d’un accident de montagne alors qu’il n’avait que quelques mois.
Cette absence de modèle paternel a fait de lui un homme fragile, mal à l'aise avec ses congénères, surtout de sexe opposé. Alors, pour donner le change, avec sa gentillesse excessive peut-être,  il joue avec le cœur des femmes tout en admirant, secrètement, les couples fidèles.
texte de Marc (revu par Nicole)

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1 commentaire:

  1. Oui il y avait une consigne bien sûr. Nous avions dix minutes pour chacun des cinq paragraphes.

    1 La rumeur disait que ..X. sous son apparente ... était en réalité ...
    Il se murmurait que ...

    2 La seule personne qui aurait pu faire taire la rumeur était Y En effet Y était ... (ils se connaissaient bien) Mais Y ne le faisait pas car il n'avait jamais pardonné à X ... (histoire de trahison non amoureuse)

    3 On aurait pu croire que cette trahison n'était rien par rapport à tout ce qui liait X et Y . depuis l'épisode Z (sexe opposé)
    Quelques années auparavant Z avait débarqué dans la vie de X et Y à l'occasion de l'histoire ...

    4 Aujourd'hui alors que X voyait sa vie salie par la rumeur, il repensait souvent à l'époque où Y et lui ... (souvenir d'enfance : Y subit la rumeur X le défend ...[ là j'ai occulté la consigne])

    5 Si X a toujours défendu Y c'est qu'il y a un secret de famille. X le connait et Y pas.
    La rumeur est venue ; X ne se fâche pas pour cette raison.

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