J’ai vu une voyante, j’ai vu un O.V.N.I, j’ai vu une souris, j’ai vu ta sœur.
J’ai vu une silhouette, j’ai vu une salope, j’ai vue une salopette, j’ai vu ta sœur
J’ai vu un canon, j’ai vu une nonne, j’ai vu une conne, j’ai vu ta sœur.
J’ai vu un peu vite, j’ai vu où t’habites, j’ai vu ta chatte, j’ai vu ta sœur.
J’ai vu le roi Ubu, j’ai vu qu’t’ as trop bu, j’ai vu Honolulu, j’ai vu ta sœur.
J’ai entendu d’elle, qu’elle chantait les soirs d’été sous les peupliers des jardins d’Albertas.
Que les silences se plaisaient à s’orner par ses douces mélodies, jusqu’à réconcilier les hommes ingrats et les femmes infidèles…
J’ai vu un indien, j’ai vu un canadien, j’ai vu un amérindien, j’ai vu ta mère.
J’ai vu un livre, j’ai vu un litre, j’ai un titre, j’ai vu ta mère.
J’ai vu un palace, j’ai vu une limace, j’ai vu un rapace, j’ai vu ta mère.
J’ai vu une histoire, j’ai vu une belle histoire, j’ai vu une grande histoire, j’ai vu ta mère.
J’ai vu comment, j’ai vu pourquoi, j’ai vu pour qui, j’ai vu ta mère.
Une de mes plus belles réussites, aura été d’éviter des conflits où il y aurait eu lieu d’en avoir.
De ne pas en avoir eu, là où il n’y avait pas lieu d’en avoir, non plus.
La vie a son mystère…la forêt sa bruyère…
J’ai vu une corde, j’ai vu un cou, j’ai vu une pendue, j’ai vu ta sœur.
J’ai vu ton pardessus, j’ai perdu deux petits sous, j’ai vu tes jolis dessous, j’ai vu ta sœur.
J’ai vu une misère, j’ai vu ma misère, j’ai vu la misère, j’ai vu ta sœur et ta mère.
J’ai vu un bonheur, j’ai vu la bonne heure, j’ai vu la bonne toute à l’heure, je n’ai pas vu ta sœur.
Je voulais car je ne savais pas. Je ne savais pas ce que je voulais. Je savais ce que je ne voulais pas. Puis à trop vouloir savoir ce que je ne voulais pas, je savais encore moins et je n’en voulais plus. Alors je m’en voulais de ne pas savoir que faire. Je me cachais pendant des années dans ces longues réflexions ; pourtant les yeux de ma mère voyaient tout…
J’ai vu passer Mirza, j’ai vu passer ce chien, oh la la la lala.
J’ai vu Aline, j’ai vu crier Christophe, j’ai vu qu’il avait trop de peine.
J’ai vu les sucettes d’Annie, j’ai vu les sucettes à l’anis d’Annie, j’ai vu son sex-appeal.
J’ai vu son joujou extra, j’ai vu qu’il n’avait pas de piles. J’ai vu qu’il n’avait pas de poils.
J’ai vu les neiges du Kilimandjaro, j’ai vu les neiges du Fuji-Yama, j’ai vu les neiges éternelles.
Sur la dalle de marbre blanc qui me couvrira, vous écrierez en épitaphe : « heureux comme j’ai été… »…Un été…Oui une belle nuit d’été…
Paul Dahan Novembre 2010
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