lundi 5 novembre 2012

Fanchette (de Madeleine)



Fanchette


Quand Fanchette dessine, elle encercle du blanc
Elle simule des étangs, elle soulève des collines
Elle appelle l’hiver sur les bois et les champs
Sa ligne virevolte et son dessin fait mine
De fixer ciel et terre en un givre aérien.
De lourds flocons serrés tombent du haut du ciel
Ils fondent dans la main, symboles surréels
Quand Fanchette dessine, elle encercle du rien.

Fanchette ne sait pas que le noir et le blanc ne cessent de jouer à cache-cache dans sa vie.

Quand la Fanchette danse, elle court sur l’étang,
A perdre haleine, à vive allure, elle patine
« Ne tourbillonne plus, écoute un peu, attends ! »
Chante dans sa mémoire un légendaire cygne.

Elle revient, repart, tourne autour d’un bosquet
Un vieux saule crochu semble lui faire signe…
C’est l’épreuve, la victoire qu’il faut gagner
Contre le gel, contre la nuit et leurs rapines.

Fanchette n’aurait jamais dû chausser ses patins magiques.

Quand la Fanchette avoue, elle raconte tout
Le chemin qui se perd au détour de la combe
La luge qui chavire : on n’est plus casse-cou,
On boitille, on se hâte, avant que la nuit tombe.

Quand la Fanchette rêve, elle voit de grands arbres,
Des oiseaux dans leur nid, des biches et leurs faons
La route qui s’en va vers une tour de garde
Et la porte qui s’ouvre, et le couloir profond.

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